17
septembre 1983.
Congrès
des J.F.D.F.
Intervention de Jean-Louis XHONNEUX, secrétaire général de
l'Action fouronnaise.
Nous
célébrions samedi dernier le jumelage entre les
communes de Vellerat et de Fourons. Cela se passait à Vellerat et plusieurs
jeunes F.D.F. en étaient témoins. Quelques journalistes nous avaient accompagnés.
C'est ainsi que vous avez failli lire dans "la Libre Belgique" de
lundi matin que José HAPPART, bourgmestre "FDF"de Fourons, avait signé
un acte de jumelage avec le maire de Vellerat. L'erreur a été corrigée à
temps.
Si
cette erreur a pu se produire, c'est parce que José HAPPART est encore toujours
bourgmestre ff. Sa nomination définitive est en principe acquise, mais nous
savons déjà que la pression flamande va se durcir à ce sujet.
Le
Collège des Bourgmestre et Echevins de Fourons a reçu il y a quelques jours
une longue lettre du gouverneur du Limbourg concernant l'emploi des langues dans
ses organes. Tout le commentaire du gouverneur découle de l'arrêt du 24 mai
1983 de la 4ème Chambre flamande du Conseil d'Etat concernant Rhode-Saint-Genèse.
La
révision constitutionnelle de 1970 permettait d'améliorer le sort de la région
de Fourons, puisque l'alinéa 3 du 1er article de la Constitution prévoit
qu’ « une loi peut soustraire certains territoires dont elle
fixe les limites, à la division en provinces, les faire relever directement du
pouvoir exécutif et les soumettre à un statut propre ».
Ce
n'était pas le "Retour à Liège" attendu par les Fouronnais, mais c'était
une remise en cause absolue de l'annexion au Limbourg.
Les
flamands n'acceptèrent sans doute pas d'inscrire gratuitement ces deux alinéas
à l'article 1er de la Constitution. Les francophones en payèrent
le prix en acceptant un nouvel article 3bis. Que dit-il ?
"La
Belgique comprend quatre régions linguistiques ; la région de langue française,
la région de langue néerlandaise, la région bilingue de Bruxelles-Capitale et
la région de langue allemande.
"Chaque
commune du Royaume fait partie d'une de ces régions linguistique
"Les
limites des quatre régions ne peuvent être changées ou rectifiées que par
une loi adoptée à la majorité des suffrages dans chaque groupe linguistique
de chacune des Chambres, à la condition que la majorité des membres de chaque
groupe se trouve réunie et pour autant que le total des votes positifs émis
dans les deux groupes linguistiques atteigne deux tiers des suffrages exprimés."
C'est
cet article 3bis, et plus particulièrement son deuxième alinéa, qui inspire
constamment la Chambre flamande du Conseil d'État.
Personne
n'ose évidemment douter de l'intégrité totale de ces juges suprêmes. Un sénateur
Volksunie en a cependant fait une démonstration a contrario récemment. Il
s'est en effet inquiété du fait que le Ministre de l'Intérieur proposerait
bientôt que toutes les affaires localisées dans les communes avec un régime
linguistique spécial soient de la compétence de l'assemblée générale du
Conseil d'État. Le fait qu'un sénateur V.U. s'inquiète publiquement d'une
telle intention ministérielle montre à quel point l'honorable sénateur est
convaincu de l'équité des Chambres flamandes du Conseil d'État.
Joëlle
DELFOSSE, assistante à la Faculté de Droit de l'Université de Louvain, a
aussi proposé cette solution dans son étude concernant l'emploi des langues
dans les assemblées communales des communes périphériques.
Nous
souffrirons de plus en plus, aussi bien à Fourons que dans toutes les communes
périphériques, des interprétations de plus en plus abusives des lois
linguistiques. Après Fourons et la périphérie, ils voudront s'attaquer à
Bruxelles. C'est pour cela que nous devons les arrêter le plus tôt possible
dans leurs manoeuvres.
Les
problèmes économiques de la Wallonie sont évidemment très importants,
dramatiques même. Mais, il n'est pas concevable de mettre éternellement nos
plaintes au frigo en prétextant qu'il
Tous
les prétextes sont bons pour flamandiser : cela va de l'insémination
artificielle des vaches fouronnaises aux inscriptions et factures du téléphone.
A ce niveau,je me sens entièrement solidaire du combat mené par l'un des vôtres,
M. Messemaekers de Beauval.
Le
"Brussel Vlaams" n'arrivera pas, si vous défendez convenablement
les minorités officielles, et on sait qu'il s'agit souvent de majorités de
fait, de la frontière linguistique.
Si
les flamands voient qu'on leur laisse construire et entretenir très
officiellement une école flamande à Comines, alors que le dossier de la
transformation de l'école de Fourons est bloqué par le Ministre Coens, si les
flamands constatent donc que nous, wallons et francophones bruxellois, laissons
faire cela sans réagir, alors les flamands sauront aussi qu'ils pourront encore
nous bouffer davantage et que nous nous laisserons encore faire.
Arrêtez la flamandisation partout et vous n'aurez plus à craindre un "Brussel Vlaams". Ne vous contentez pas de ne pas vous résigner, mais résistez en épaulant sérieusement vos amis de la périphérie et des Fourons.
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© jlx@wallon.net - Dernière modification le 24/12/2005