Depuis près de quarante-cinq ans, le problème de Fourons a suscité quantité de crises politiques en Belgique. Pourquoi tant de problèmes autour d’une commune de quelque 4 300 habitants ? Parce qu’en 1963, les Fourons ont été arrachés à la Wallonie et transférés à la Flandre :
• contre la volonté manifeste de l’écrasante majorité des habitants de Fourons : lors de deux consultations populaires quelque 65% de la population fouronnaise – 2 Fouronnais sur 3 – avaient émis le vœu de rester en Wallonie.
• en bafouant la volonté manifeste des parlementaires wallons, dont l’écrasante majorité – 65 % des députés wallons et près de 90 % des sénateurs wallons – a voté contre le transfert. Les Flamands détenaient la majorité absolue au Parlement belge, et il leur suffisait donc de voter massivement en faveur du transfert pour le réaliser, puisque cela pouvait encore se faire à la majorité simple.
A présent, par rapport à Fourons, les Flamands affirment tout simplement qu’ils ne font qu’appliquer la loi lorsqu’ils imposent à tous les Fouronnais l’usage du néerlandais comme langue administrative. Quelle loi ? Ils oublient de signaler que cette loi a été imposée de force, contre la volonté des Fouronnais et contre la volonté de la Wallonie ! Qu’ils œuvrent donc à l’assimilation forcée d’une population annexée. Ils continuent ainsi à fouler aux pieds les principes les plus élémentaires d’un état de droit moderne.