Négociations institutionnelles

 

Au moment où se déroulent, des négociations entre partis, Régions et Communautés qui conditionneront l’avenir institutionnel du pays, nous en appelons plus que jamais au soutien et à la fermeté inébranlable des Francophones et des Wallons. Il ne faut pas se leurrer. Les Francophones ont eu beau s’opposer, tous partis confondus, à une nouvelle étape dans la réforme des institutions, ils ne pourront pas résister indéfiniment au rouleau compresseur flamand. Il faudra bien qu’ils fassent un minimum de concessions, sinon il n’y aura jamais de gouvernement fédéral. Nous demandons à tous les acteurs politiques francophones de considérer que le cas de Fourons est une priorité qui doit absolument figurer au premier rang des compensations que les Francophones devront exiger de la Flandre.

 

Fourons est une priorité à double titre. En raison des discriminations insupportables que les Fouronnais francophones subissent, mais aussi en raison de la responsabilité historique qui incombe encore toujours aux actuels acteurs politiques wallons et francophones. Entendons-nous bien. Nous ne faisons absolument pas écho à la stupide légende qui voudrait que Fourons aurait été vendu à la Flandre par les politiciens wallons. Bien au contraire, nous démontrons ci-après, si besoin en est encore, que c’est à leur corps défendant que les acteurs politiques wallons des années 1960 ont dû accepter que la Flandre s’approprie Fourons aux dépens de la Wallonie. Ce fut un camouflet pour tous les Francophones et la terrible prise de conscience de leur état de minorité nationale. Ce fut surtout une inqualifiable injustice pour les Fouronnais francophones, que la Flandre a délibérément ignorés, piétinés, écrabouillés. Comme elle a ignoré, piétiné, écrabouillé les parlementaires wallons et francophones en 1962.

 

C’est cette prise de conscience du danger de minorisation systématique qui a convaincu les Francophones de l’impérieuse nécessité d’introduire le principe des lois à majorité spéciale. Mais pour nous, Fouronnais, cette nouveauté signifie qu’il faut depuis lors une loi à majorité spéciale pour dégager Fourons de son statut flamand, alors qu’on nous a imposé ce statut par une majorité simple. En outre, il ne faut pas se faire d’illusions: ce que les nationalistes concèdent d’une main, ils le reprennent de l’autre. Nous exposerons plus loin de quelle manière ils ont réussi à vider de sa substance ce beau principe destiné à protéger les Belges francophones contre la minorisation systématique.

 

Les parlementaires wallons et francophones d’aujourd’hui sont encore toujours concernés par ce camouflet asséné à leurs prédécesseurs. C’est la rançon de la démocratie parlementaire : on ne peut jamais jouer son Ponce Pilate en affirmant que les injustices du passé sont un fait regrettable, mais acquis. Que c’est dommage, mais qu’il n’y a rien à faire. Si les parlementaires francophones des années ‘60 ont dû assister, impuissants, au coup de force de la Flandre vis-à-vis de Fourons, leurs successeurs actuels ont le devoir de mettre tout en œuvre pour corriger cette injustice en modifiant la législation en question.

 

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 Mis à jour le 21 janvier 2010