c) La politique du logement

 

Elle est entièrement aux mains des instances flamandes qui peuvent, à leur gré, décider des possibilités de construire des habitations à Fourons. Leur politique est très restrictive, de sorte qu’il est devenu pratiquement impossible à de jeunes ménages francophones de s’installer à Fourons. En conséquence, des centaines de jeunes Francophones ont été obligés de quitter Fourons, ce qui se traduit aussi dans les chiffres électoraux. La liste pro-wallonne a perdu des centaines de voix d’électeurs qui ont été « pacifiquement » poussés à déguerpir de Fourons. Les chiffres montrent qu’ils ont été intégralement remplacés par des citoyens néerlandais.

Plus de détails ?

Une des cerises sur le gâteau fut le cas d’un possible lotissement à Fouron-Saint-Martin. Un terrain de plusieurs hectares était depuis toujours destiné à la construction de logements, mais cette fonction ne put être mise en pratique qu’au moment où le terrain n’était plus affecté à une exploitation agricole. Lorsqu’il devint enfin possible de l’affecter à des habitations qui auraient pu abriter des ménages francophones, le gouvernement flamand décida tout simplement de classer tout le site comme monument historique ! C’en était fini des possibilités de logement pour les habitants francophones. Un dossier pendant au Conseil d’État, où nous sommes représentés par Maître Marc Uyttendaele, essaie toutefois de restaurer nos droits.

Depuis son accession au pouvoir, la nouvelle majorité communale pro-flamande est encore allée un pas plus loin. Elle a décidé de vendre les immeubles communaux où vivaient des Francophones. Ainsi une fois de plus, plusieurs ménages francophones ont été contraints de s’exiler. Et cette politique d’épuration ethnique douce continue : des habitations sociales communales où vivent de nombreux Francophones vont maintenant être transformées en locaux administratifs. [1]

Conséquence la plus spectaculaire de la politique flamande : à Fourons, la population a (légèrement) diminué depuis 1961, alors que, dans toutes les communes wallonnes voisines, elle a augmenté de 20% en moyenne.

Cette situation a été délibérément mise en œuvre par la Flandre : elle a refusé toute possibilité d’extension des zones habitables aussi longtemps que les Francophones étaient au pouvoir. Des projets autrefois torpillés par l’administration flamande apparaissent maintenant à Fouron-le-Comte et Fouron-Saint-Martin. Nous revendiquons le déblocage de notre projet à Fouron-Saint-Martin et nous nous interrogeons aussi sur le blocage imposé à certains villages où les Francophones seraient trop nombreux.

Par ailleurs, nous refusons la règle flamande qui, sous prétexte d’intégration, impose la connaissance du néerlandais aux candidats acquéreurs d’une habitation, d’un logement social ou d’une parcelle à bâtir.

La nouvelle règlementation flamande concernant le logement social, approuvée par le gouvernement flamand le 12 octobre 2007, entre en effet en application le 1er janvier 2008.

Les candidats locataires ne peuvent être inscrits que s’ils répondent à des critères complémentaires, notamment la volonté d’apprendre le néerlandais. Cette volonté peut être contrôlée par un test ou un entretien dans une "maison du néerlandais". [2]

Suite...


[1] Une autre méthode consiste à diminuer l’offre de petits appartements communaux. La majorité vient ainsi de décider de regrouper deux petits appartements de cet immeuble au profit d’une seule locataire. Il est vrai qu’elle est déjà employée communale et qu’on la dit particulièrement protégée par les hautes instances de "Voerbelangen".

[2] Dans son arrêt n° 101/2008 du 10 juillet 2008, la Cour constitutionnelle a précisé : les dispositions décrétales qui prévoient l’obligation "d’avoir la volonté d’apprendre le néerlandais" et les sanctions qui s’y attachent ne peuvent être interprétées que comme ne s’appliquant pas aux candidats-locataires et aux locataires de logements sociaux visés par le décret attaqué, situés dans les communes de la périphérie ou de la frontière linguistique, et qui entendent bénéficier de ces facilités linguistiques.

Publié le lundi 9 juillet 2007
Mis à jour le vendredi 1er août 2008
 
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